États-Unis New York et le Mid-Atlantic

New York City : quand la magie n’opère plus

25 octobre 2016

New York City, le rêve absolu de beaucoup de Français… Je n’ai qu’à faire un court sondage dans mon entourage pour me rendre compte que c’est la destination qui ressort systématiquement. 

New York et moi

Et pourtant, même si je suis amoureuse (et curieuse) des Etats-Unis depuis que je suis toute petite, et que j’ai été abreuvé, comme beaucoup d’entre nous, de milliers de séries télé se déroulant à New York, elle n’a jamais été mon rêve, ni ma priorité. San Francisco, oui, mais New York, jamais.
C’est vraiment par un concours de circonstances que je m’y suis retrouvée la 1re fois, il y a 6 ans. J’avais passé 24 heures chrono à New York, et je n’avais pas pu m’empêcher de me laisser complètement submerger par la folie de Manhattan. Je ne sais pas si j’ai été réellement émerveillée par l’ébullition permanente des rues, mais j’ai eu un gros coup de cœur pour la découverte de Chinatown. Pour la première fois, j’ai réellement compris pourquoi les New-Yorkais étaient si attachés à leur ville, pourquoi ils s’en sentaient si fiers, et surtout pourquoi beaucoup d’entre eux se sentaient bien plus New-Yorkais qu’Américains. Impossible de ne pas sentir l’identité si palpable de cette ville. Il semble si facile de se laisser complètement happer par celle-ci et de perdre pieds !
Le ferry me ramenant de Staten Island, de nuit, m’a offert sans doute l’un des plus beaux panoramas que j’aie pu voir de ma vie. C’était la 2e fois que j’étais émue aux larmes en voyageant. A ce jour, j’ai rarement vu plus beau que les immeubles de la skyline de New York se détachant de la nuit. Une pure beauté, c’était indicible.

Mais voilà, alors que je n’y avais passé que 24 heures (et qu’il faut plus d’une vie pour appréhender la ville), je n’avais pas du tout envie d’y retourner. J’avais l’impression, émotionnellement, d’en avoir fait le tour.

Brooklyn, derrière le hipster, un autre hipster

De l’eau a passé sous les ponts… Et il y a 2 ans, c’est encore un autre concours de circonstances qui a guidé mes pas à New York : des amis de Chicago y ont emménagé. Voulant absolument les voir (même si, pour être honnête, j’aurais plus volontiers fait escale à Chicago), j’ai décidé que la 1re étape de mon voyage solo de 3 mois serait New York. Une semaine sur place me permettrait de découvrir d’autres quartiers, et surtout de confirmer ou d’infirmer mes premières impressions sur la ville…
Pendant une semaine, je n’ai presque pas quitté Brooklyn. J’ai découvert un autre New York : un New York plus branché que bling-bling, et quelque part, plus authentique aussi, plus en accord avec mes principes. Le quartier de Slope Park est presque une caricature de lui-même : une Coop bio, des boutiques très pointues, des joggers qui courent dans Prospect Park avec un matériel dernier cri… Mais j’ai adoré. J’y étais juste au moment où le printemps commençait à fondre les dernières congères et où le soleil commençait à réchauffer les briques. Même étant fatiguée, je n’oublierai pas les moments passés à me balader en mangeant des falafels. A côté, Manhattan m’a paru si fade, si surjoué !

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Je ne vais pas vous surprendre : ma 3e fois à New-York (encore un autre concours de circonstances !), c’était cet été, sous une chaleur de plomb. Si j’ai apprécié me balader dans l’East Village et  à Chinatown, encore une fois, c’est toujours à Brooklyn et cette fois dans le Queens que j’ai trouvé refuge. Le contraste entre les différents borough est hallucinant. Du point de vue du bruit ambiant, on a presque l’impression que dès que l’on traverse l’East River, c’est la campagne ! Le très fameux quartier de Williamsburg a été le 1er point d’entrée sur Brooklyn, après avoir traversé le pont. Le matin, Williamsburg est encore un peu endormi. Les clichés sont inévitables, et les barbus-à-lunettes-jean-retroussé-vélo-faussement-pourri semblent toujours être au top de leur popularité. Coffee shop sur coffee shop, magasin branché sur magasin branché… Williamsburg c’est honnêtement un quartier sympa, mais pas de quoi s’enthousiasmer. Je ne dois sûrement pas être assez branchée pour ça ! Je n’ai pas pu résister à l’achat un ou deux vinyles chez Rough Trade, en revanche… Tant qu’à jouer avec les clichés…

Queens : ce havre de paix

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J’avais découvert le Queens en allant chez des amis d’amis, dans le quartier d’Astoria. J’avais adoré ce quartier plus que n’importe lequel à New York, tant il me faisait à la fois penser à Montréal et à Chicago. Chose plutôt étonnante à New York, le quartier est extrêmement arboré (et il y a d’ailleurs des beer garden de partout !) et si paisible que j’avais envie d’y poser mes valises pour quelques semaines.
Je ne prétends pas connaître le Queens (vous avez vu la taille de ce borough ?!), qui est d’ailleurs principalement constitué de quartiers pavillonnaires (pour la classe moyenne, qui met souvent plus d’1 h 30 pour rejoindre son travail à Manhattan). Cet été, j’ai eu le plaisir d’en découvrir une autre portion, celle de Gantry Plaza (près de Long Island City). Un ferry longe l’East River depuis le Pont de Brooklyn jusqu’à ce parc, plutôt récent, qui offre de sublimes vues sur Midtown. Les familles profitent du beau temps pour faire un barbecue ou partager une glace, les enfants courent de partout en s’arrosant… Voilà ce que j’aime, dans une ville. Tout cela est si loin des rues bordéliques et de la tumulte convenue de Manhattan. Un quartier qui a de la vie, une âme, où j’arrive à ma projeter plutôt que d’essayer de m’imaginer dans un appartement à 15 millions de dollars sur Central Park.

Manhattan au bout du rouleau (compresseur)

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Si certains adorent justement que Manhattan ne dorme jamais, j’en suis épuisée. Les travaux, les camions, la circulation… tout le temps et à toute heure de la journée. La foule, aussi, qui est constante. Il est impossible de se ressourcer ou de trouver 10 minutes pour se vider l’esprit. Manhattan m’évoque bien plus le bruit du marteau piqueur que celui des bruits de sabot des chevaux de Central Park. D’ailleurs, ça se ressent, dans mes photographies… la seule chose qui continue à m’émerveiller, ce sont les nombreux châteaux d’eau qui défient la gravité ! Bien-sûr, ce serait vous mentir que de vous dire que parfois, par surprise, à un coin de rue, la vision des gratte-ciel ne me serre pas le cœur…

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Je ne dirais pas que la magie de New York n’opère plus. Je dirais plutôt que celle de Manhattan ne me touche plus. Comme je l’avais soupçonné il y a 6 ans, en 24 heures, j’en avais fait le tour. Manhattan ne m’intéresse pas : pour moi, l’âme de New York ne s’y trouve probablement plus. Encore une fois, et comme après chacun de mes voyages là-bas, je me dis que je n’ai pas du tout envie d’y retourner mais… Je ne sais pas du tout quel autre concours de circonstances m’y ramènera, car, c’est écrit : je retournerai à New York.

6 Comments

  • Reply
    tania
    25 octobre 2016 at 21:23

    merci pour cet article
    intéréssant d avoir ton point de vue après 3 visites
    moi j’espère déja faire la 1ère
    pour l instant mo seul contact avec les Usa aura été mon voyage de 13 jurs l annéee dernière en Californie
    j avais adoré San Francisco m a tjrs fait rêvé autant que New York
    belle surprise que San Diego et sa région et enfin 1 journée à LA
    je pense que pour 1 er voyage à New York ce sera Mahattan

    • Reply
      isa
      26 octobre 2016 at 08:54

      Je pense quand même que lorsque ça nous fait envie, il faut vraiment foncer et voir NYC au moins une fois dans sa vie !!

  • Reply
    Zhu
    26 octobre 2016 at 02:01

    Je ne suis allée à New York qu’une seule fois, pendant une semaine. Je suis incollable sur l’emplacement de tous les toilettes de la ville : j’étais enceine de 6 mois :lol:

    À part ça, la ville figurait sur ma liste des endroits à voir, mais je n’en suis pas tombée amoureuse. Je l’ai apprécié, c’était incroyable de mettre les pieds dans des endroits dont j’avais tant entendu parler–comme les Américains avec Paris, j’imagine. Ce qui m’a frappé à Manhattan c’est à quel point le quartier est petit (pour l’Amérique du Nord!) et dense. Je voyais en filigrane le WTC s’effondrer… et j’ai bien saisi, pour la première, l’ampleur du choc que ça avait dû être, ainsi que les difficultés pour évacuer le quartier, traiter, gérer, etc.

    Mais non, je ne suis pas amoureuse de la côté Est. Par contre, LA, que je m’attendais à détester, m’avait plue. Go figure!

    • Reply
      isa
      26 octobre 2016 at 08:53

      Je m’en souviens ! Il me semble aussi me souvenir que tu n’avais publié que des photos de toi à partir de la poitrine, pour garder la surprise jusqu’au bout… :-D

      Tout comme toi, pour l’émotion de voir les lieux du WTC… C’est à ce moment là que j’ai ressenti le sentiment d’appartenance que l’on pouvait avoir pour cette ville. Je ne suis pas forcément une fana de la côte est, en particulier la zone de New York à Boston, mais j’adore certains coins de la Nouvelle-Angleterre (la côte du Maine, le Vermont et le New Hampshire, et Rhode Island). Mais je suis plutôt petites villes et nature qu’autre chose !

  • Reply
    Alban
    28 octobre 2016 at 10:55

    Je retrouve ce sentiment quand je vais sur Paris. C’est beau, c’est magnifique même, mais ce tourbillon permanent (qui plus est sur une surface beaucoup plus restreinte en plus) est épuisant. Que ce soit en transports, en voiture, tout trajet donne l’impression de puiser dans nos batteries. Au final, il n y a qu’à pied qu’on peut être un peu « tranquille ». Et j’ai aussi un sentiment d’inaccessibilité, quand je regarde le prix des loyers par exemple (et on ne parle même pas d’achat) je me dis que si devais venir vivre sur Paris, ce serait presque un cauchemar? Les salaires suivent peut être, mais franchement, voir des loyers à 4 chiffres, ça me fait mal… Donc je pense que l’on peut faire la même projection sur New York. C’est beau, ça ne dort jamais, il y a des myriades de quartiers et d’ambiances différentes… mais c’est peut être aussi bien de s’en contenter comme d’un simple touriste de passage, et à petite doses pour ne pas justement faire évaporer cette magie que l’on peut y ressentir (même si concrètement, c’est beaucoup plus facile de consommer NY à petite dose vu le prix du billet d’avion ! :D )

    Et je te rejoins sur la skyline de Manhattan. J’en ai encore un souvenir ému depuis Brooklyn, nous étions parti au resto et il faisait nuit lorsque nous sommes sortis. Quelle claque en arrivant sur le bord de la rivière, avec tous ces immeubles illuminés… Je m’en souviens très précisemment !

    • Reply
      isa
      2 novembre 2016 at 10:32

      Ah, je ne sais pas vraiment… J’arrive bien à distinguer mon expérience en tant que touriste de base et la vie sur place, c’est à dire que je suis capable de profiter de Paris sans être frustrée d’avoir du mal à me projeter dans une vie là-bas. Paris, j’adore, je trouve que cette ville est merveilleuse, mais tout comme toi, quel soulagement de la quitter au bout de deux jours. On me dit souvent que l’on s’y habitue, mais je suis sûre que je n’en serais jamais capable (et pourtant, je vis dans une grande ville mais… rien à voir !).
      Je pense que le souci que j’ai à NYC c’est que, tout simplement, je n’aime pas du tout l’ambiance de Manhattan, à quelques exceptions près. Alors, il n’y a finalement rien qui puisse réellement me séduire, dans cette ville… Je ressens d’ailleurs la même chose pour San Francisco, mais au moins pour une première visite, la beauté du site compense largement !

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