PVT Canada 2020 Road trip Québec & Maritimes

Sur les routes canadiennes #11 : un bout de Nouveau-Brunswick

27 octobre 2022

A l’aller, nous n’avons pu que traverser le Nouveau-Brunswick, sans avoir le droit de s’arrêter (mais en ayant quand même eu le temps de recevoir des remarques xénophobes).

En quittant l’IPE, il était évident que nous voulions y passer quelques jours, voire une bonne semaine ! Après avoir épluché le blog d’Audrey, monctonienne, j’en ai déduis que si on a qu’une semaine à passer dans sa province, c’est dans la Baie de Fundy qu’il faut aller. Ca a pas pris beaucoup de temps pour être convaincus, on avait déjà beaucoup aimé Fundy côté néo-écossais… Après une rapide visite de Moncton qui ne nous a pas extrêmement convaincue, c’est parti pour Fundy ! Quatre nuits réservées à la dernière minute au camping de Chigneto au Parc National Fundy, et nous continuons notre route. Le camping est génial, il n’y a pas grand monde, et surtout, nous passons des nuits SANS DUVET ! Vous rendez vous compte… Après les récentes gelées de l’IPE… J’ai à nouveau un plaisir immense à camper sous les étoiles.
Après un passage raté par le fameux site d’Hopewell Rocks (géré par la province) où nous découvrons qu’il faut payer 14 $ + taxes par personne pour accéder au point de vue et aux sentiers (je n’ai aucun mal à payer ce genre de droit d’entrée habituellement, mais là, faut pas déconner, le prix est vraiment trop élevé), nous continuons notre route vers le Sud.
Avant d’arriver à Alma, nous nous arrêtons au hasard à un marché fermier se tenant sur le bord de la route. Provisions faites ! A peine arrivés à Alma, petit village vivant surtout du tourisme, nous dégustons une bière de la microbrasserie Holy Whale Brewery, logée dans une chapelle désacralisée. Alma est mignonne, sans être à couper le souffle, et nous profitons d’une soirée tranquille le long de la plage, à admirer parmi les nombreux autres curieux les impressionnantes marées qui font la renommée de Fundy.

La petite déception du Parc Fundy

Nous revenons à notre campement et nous couchons assez tôt, bercés par le son de la cloche juchée sur une bouée, dans le port, et qui tinte à chaque vague lorsque la marée remonte. Chacune des soirées au parc Fundy sera aussi délicieuses que celle-ci, sans prétention, sans pression, juste au calme, sous les sapins. C’est ce que je chérie le plus de mes voyages nord-américains.
Nous n’avons pas de programme précis, si ce n’est celui de faire plusieurs balades (je souffre, physiquement, donc elles ne seront pas trop ambitieuses, cette fois-ci). Sur le conseil des rangers, nous empruntons le chemin Littoral est, soit-disant iconique. Et bien je dois dire… que c’est un gros flop pour nous. Je l’ai trouvé ennuyeux à mourir (déjà, c’est un aller-retour, il faut avouer que c’est toujours pénible). La majeure partie de la rando se déroule sur un sentier de terre complètement raviné, au milieu d’une forêt pas exceptionnellement belle non plus. L’arrivée sur la plage de l’Anse Herring est sympa, sans plus.


Après cette première déception, on décide d’explorer plutôt l’intérieur des terres du parc, aux alentours du Lac Bennett. C’est pareil, c’est mignon mais pas exceptionnel. Jusque là, nous trouvions les sites du réseau Parcs Canada assez extraordinaires, mais là, c’est pas le coup de foudre. On a vu déjà des centaines d’autres endroits qui ont pris notre coeur au Québec et dans les Maritimes, nous sommes résolument trop gâtés…


Quatre jours et plusieurs autres balades plus tard, on décide de ne pas prolonger notre séjour outre mesure au Nouveau-Brunswick, pas seulement parce que nous sommes déçus, mais parce que le temps presse pour rentrer au Québec pour les couleurs. Je reviendrai au Nouveau-Brunswick, pour découvrir Saint-Jean et Fredericton dont je n’entends que du bien, c’est sûr ! Mais surtout, je pense que j’ai besoin d’un paysage plus contrasté et montagneux pour être impressionnée. D’ailleurs, nous remontons au Québec par l’Ouest de la province ! La route est vraiment monotone, mais dans le bon sens du terme : il n’y a qu’un océan d’arbres qui nous bordent. On met Radio Canada, et on écoute en regardant défiler les kilomètres de sapins. On sent tout de suite que nous traversons une région rurale plutôt modeste.
Derniers arrêts au Nouveau-Brunswick avant de quitter les Maritimes : Bathurst et d’autres petits villages le long de l’océan, que nous visitons au hasard et dont j’ai oublié les noms. Le vent souffle très fort dans la Baie des Chaleurs. On a très froid. Et c’est pas désagréable.

Traverser la frontière québécoise

Campbelton, dernier arrêt. J’ai tellement voulu quitter le Québec un mois et demi auparavant, je n’en pouvais plus, je me sentais oppressée sur l’île de Montréal que nous n’avions pas pu quitter pendant ces longs mois de printemps 2020. Et maintenant, je n’ai qu’une envie : y retourner. En traversant la frontière provinciale et passant d’une route brunswickoise parfaitement bitumée aux nids de poule québécois, j’ai senti un immense soulagement. Et surtout, quelque chose que je n’avais pas du tout anticipé : un sentiment d’appartenance. Finalement, et contre toute attente, je suis bien plus québécoise que je ne le pensais. Je ne me suis JAMAIS définie comme ça de ma vie, alors même que le Québec était au centre de ma vie professionnelle depuis 10 ans. Et pourtant, c’est en passant plus de temps dans le ROC que je me suis rendue compte que c’était quand même une grosse partie de moi. Le Québec, il m’agace, mais je le connais, le comprends et l’aime.

2 Comments

  • Reply
    Zhu
    29 octobre 2022 at 05:26

    C’est marrant, c’est quand même tout récent les confinements et les restrictions de voyage (surtout à l’intérieur du Canada), mais j’ai l’impression que tu évoques une autre époque. Et pourtant, on n’est pas sortis de l’auberge… mais l’actualité part tellement dans tous les sens qu’on a tourné la page, soit par envie d’oublier (le virus? les mois pénibles? les risques?) soit parce que pas le choix que d’avancer.

    Ce que tu décris pour le Québec, je le ressens pour l’Ontario. Aucun patriotisme, mais faut avouer que c’est l’endroit où « it makes sense to me » par habitude. Le Québec, c’est genre un peu aller en Grèce pour une Française :lol:

  • Reply
    Audrey
    26 novembre 2022 at 21:44

    Merci de m’avoir mentionnée (mieux vaut m’en rendre compte tard que jamais !). Je comprends très bien ta déception, c’est sûr que mon pauvre petit parc de Fundy ne tient absolument pas la comparaison avec les autres sites que vous avez vus lors de votre voyage. Les sections les plus jolies demandent malheureusement une bonne forme physique.

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