Conseils voyages États d'âme

Voyager seule, les pour et les contre

10 février 2015

Pour la toute première fois, je suis partie seule l’année passée, pour 3 mois. Je ne sais toujours pas si c’était une bonne idée ou pas !Quelques amis m’ont rejoint au fur et à mesure de mon itinéraire, j’ai été hébergée par d’autres amis locaux, j’ai passé du temps en auberge de jeunesse, dans une colocation, dans le train. Techniquement, je n’ai été seule que très rarement. Pourtant, je suis partie seule, et j’ai vraiment senti la différence.

Je ne me suis pas vraiment mise en « danger »

C’est vrai : j’ai choisi de voyager en Amérique du Nord, un continent que je connais bien, dont je maîtrise les langues et dont je connais les codes sociaux. Je ne me serais pas vue partir seule avec mon sac à dos en Asie (continent que j’ai pourtant très hâte de découvrir) : une chose à la fois !
Même si j’ai été accompagnée tout au long de mon voyage, je suis partie seule. J’ai fait mon itinéraire seule, j’ai acheté un seul billet d’avion, je n’avais qu’un unique compte en banque pour subvenir à mes besoins. Cela n’a pas été facile de partir pour plusieurs mois, de laisser homme et hamster à la maison, et pourtant, après plusieurs jours à flipper et à chouiner, au moment où mon premier vol a quitté le tarmac de la piste, j’avais un grand sourire, un cœur léger et empli de joie.

cafe-newyork

Mais je suis sortie de mon quotidien

C’est ce que je cherchais en choisissant de partir seule, même si cela me donnait un malaise certain. Je voulais faire quelque chose pour moi, et rien que pour moi, après une année très morose. Je voulais aussi me prouver que je n’avais pas peur de prendre l’avion seule, de mettre plusieurs fuseaux horaires entre mes proches et moi. Et puis, ça tombait bien, car personne n’était libre pour partir avec moi.

J’y ai trouvé du positif

Même si je m’accommode bien du voyage à plusieurs (je ne pense pas être trop chiante à vivre), j’ai aimé le fait de pouvoir décider d’où j’allais sans demander à personne (sauf à mon compte en banque). J’ai aimé me balader seule à Vancouver et à Portland et méditer, en regardant les paysages. J’ai beaucoup réfléchi, sur l’année que j’avais passée, et j’ai débloqué certaines choses dans ma tête.

En voyageant seule, je me suis trouvée moins timide, plus avenante. Je restais des heures dans les wagons café des trains pour papoter à droite et à gauche. J’ai aussi vécu une super expérience de camping seule à Zion, et je suis convaincue que je ne l’aurais pas autant appréciée si j’avais été accompagnée.

J’ai vécu des moments forts

Des moments que je n’aurais pas vécu de la même façon si je n’avais pas été seule. Je ne parle que des beaux moments, pas des galères et des fails, bien sûr :

Mirage en Colombie-Britannique

Mirage en Colombie-Britannique

  • Ce moment où, dans le train Jasper-Vancouver, je me suis réveillée au milieu de la nuit à cause d’une lumière forte venant de l’extérieur. C’était d’autant plus surprenant que le paysage était plongé dans l’obscurité depuis des heures. Une grande usine pétro-chimique est apparue, mystérieuse, et paraissait être un mirage au milieu de la forêt. A ce jour, je ne sais toujours pas où c’était, mais j’en ai gardé un très beau souvenir.
  • L’intégralité de mon expérience de camping seule à Zion
Foggy Manhattan

Foggy Manhattan

  • La traversée du Brooklyn Bridge, seule et fatiguée, sous un brouillard glacé
Fleurs de printemps

Fleurs de printemps

  • Mes 3 jours à déambuler à Portland et à prendre mon temps pour sentir les fleurs. Me faire tremper par les orages. Profiter, photographier, penser à moi…

Et du négatif

Tout d’abord, je n’avais pas une liberté absolue car j’étais très limitée par des économies trop menues. Je n’ai pas été vraiment libre de mes faits et gestes. Si cela avait été le cas, j’aurais voyagé à travers le Transcanadien de ViaRail, je serais restée plus longtemps à Portland, j’aurais loué une voiture pour aller sur la côte pacifique, je serais restée moins longtemps à Vancouver pour découvrir Victoria, et prendre le ferry jusqu’à la péninsule d’Olympic… Tout cela je ne pouvais pas me permettre de le faire, ce qui biaise évidemment ma sensation de liberté.

En voyageant seule, j’ai eu des moments difficiles. J’ai du tout porter sur mon dos (littéralement et au figuré, aussi) : l’organisation, les trajets, les papiers. Il ne faut pas se laisser aller, sous peine de louper une correspondance. Dans les moments difficiles (comme ma nuit forcée à l’aéroport de Portland), j’étais résolument seule alors que j’aurais aimé avoir une épaule sur qui me reposer.

Voyager seule, c’est aussi ne pas pouvoir réellement partager les bons moments. N’avoir personne de proche à qui dire que la vue est incroyable, avec qui partager les sentiments de bien être. On peut le faire avec des inconnus rencontrés en auberge, mais ce n’est pas la même chose…

Voyager seule, cela coûte plus cher. J’ai dépensé le double de mon budget « habituel » de road trip. Effectivement, en partageant un logement, une location de voiture et des courses à deux (ou plusieurs), on diminue considérablement les frais…

san antonio

J’entends beaucoup dire que le fait de partir seule est une expérience transcendante, qu’il faut le faire au moins une fois dans sa vie, mais aussi que si on ne le fait pas, on n’est pas une voyageuse accomplie… Je ne suis pas d’accord. Même si  j’ai vraiment aimé ce challenge et que j’ai trouvé cette expérience chouette, j’aurais préféré être accompagnée. Pour moi, les moments de grâce sont encore plus forts lorsqu’ils peuvent être partagés.

Pour conclure, la meilleure solution c’est de tout tester : voyagez en groupe, à deux, seule, et vous verrez à quel point les expériences peuvent être différentes, et ce qui vous convient le mieux !

2 Comments

  • Reply
    Zhu
    11 février 2015 at 02:52

    Les groupes, je ne peux pas. C’est viscéral. Je ne suis pas assez sociable… et je n’aime pas trop les dynamiques de groupe, même avec les ami(e)s je préfère toujours un café ou un dîner à deux voir trois plutôt qu’une fête avec toute une bande.

    J’ai bien aimé voyager seule l’année dernière, mais j’avais un gros besoin de solitude à ce moment-là. Comme toi, je n’ai jamais eu l’impression d’être en danger (ma règle c’est que s’il y a des femmes et enfants dans la rue, en général c’est okay), « même » en Amérique Centrale. J’ai adoré pouvoir en faire qu’à ma tête, aller où je voulais, suivre mon propre horaire. Le moins… des soirées des fois longues si je n’étais pas dans un hostel ou un endroit avec du passage. Je n’aurais par contre jamais osé camper seule, et trois mois sur la route, chapeau!

    Voyager à deux (ahem, ou trois maintenant avec Mark) c’est cool aussi. Comme tu le dis, les chambres et autres sont souvent pensées pour des binômes. Par contre, j’ai quand même besoin d’être seule de temps en temps pour soufler.

    • Reply
      Isa
      11 février 2015 at 09:15

      Je pense que je suis un peu comme toi : je préfère les réunions en petits comités que les grandes fêtes avec une dynamique de groupe, comme tu dis. Ceci dit, j’ai déjà voyagé avec 3 autres personnes et ça s’est plutôt très bien passé (mais il s’agissait d’amis proches)… Pour moi, la meilleure formule reste un binôme (en couple ou pas, d’ailleurs) car il y a toujours cette possibilité de prendre du temps pour soi, de ne pas parler si y’a pas envie, de partir voir des choses seul si y’a pas envie d’être à deux… A partir du moment où l’autre moitié du binôme voit les choses de la même façon.
      Les soirées longues c’est aussi ce qui m’a parfois un peu pesé, c’est vrai !
      En bref, voyagez c’est quand même bien cool, quoi ;)

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