Je suis probablement la dix-millième blogueuse lyonnaise à écrire sur le Parc de la Tête d’Or (parait-il qu’à l’heure où tout le monde tient un blog, on n’a plus le droit d’écrire sur les lieux en plein milieu des sentiers battus !). Oh et bien tant pis, je prends le gauche. Que vous êtes rabat-joie ! De toute façon, j’ai toujours aimé parcourir les allées du Parc de la Tête d’Or. Depuis que j’ai déménagé dans des contrées plus éloignées (ok, j’ai juste changé d’arrondissement), je n’ai plus le plaisir d’y aller autant que je le voudrais. Je me suis fait violence, cependant, à plusieurs reprises, pour prendre du temps pour moi, ces dernières semaines. Du temps juste pour moi. Sans hésiter, j’ai enfourché mon Vélov’ et j’ai remonté les berges du Rhône jusqu’au Parc de la Tête d’Or, mon appareil photo en bandoulière, et avec 3 sous dans ma poche (vous comprendrez pourquoi).
Les Berges du Rhône
Comme une mamie en mal d’occupations, j’adore aller sur les bords du Rhône pour, mettons, évaluer le niveau de l’eau ou encore admirer la couleur actuelle du fleuve… C’est presque comme se poser devant la mer, on plonge notre regard dans l’eau et on laisse vagabonder notre esprit, en étant parfois rappelé à la réalité par le « gling gling » de la sonnette d’un Vélov’. Naturellement, j’adore remonter les Berges à pied et je trouve toujours curieux les différentes formes que les Berges du Rhône peuvent revêtir, en seulement 8 kilomètres. Tout au Sud, à Gerland, on est en plein dans l’industrie et la pétrochimie. Après la confluence avec la Saône, le Rhône devient immense, gris et impressionnant. Le port du Rhône, imposant monument d’acier, se laisse deviner depuis le Parc de Gerland. Puis on remonte, petit à petit, les Berges.
Passé le Parc de Gerland, les passants sont aussi nombreux que les hérons, qui profitent de cette relative Nature pour faire une pause. Arrivée au Pont Gallieni, la ville reprend déjà ses droits, les Berges perdent leur petit écrin de verdure et le bruit de la ville s’intensifie. On longe la piscine du Rhône, l’esplanade devant l’hôtel Dieu, où, même en semaine, les enfants sont nombreux à jouer. Les skateurs sont toujours fidèles au poste. Il faut attendre le Pont Morand pour retrouver un peu de quiétude.
Les péniches-bar laissent place aux péniches d’habitation, lovées dans un écrin de verdure. Les bancs de sable prennent possession des bords du Rhône et quelques chiens y trouvent leur bonheur, avec leur maître, lors de leur balade journalière. En été, les baigneurs n’hésitent pas à piquer une tête, quitte à ressortir avec un 6e orteil ! Puis il faut remonter à la civilisation…
Entrons au Parc
Mon itinéraire préféré du Parc de la Tête d’Or débute à l’entrée Churchill (je ne suis toujours pas habituée à l’appeler entrée des Enfants du Rhône, je trouve que c’est étrange) puis de remonter en direction de la Cité Internationale. Le Musée d’Art Contemporain est parfois une belle escale, si tant est que les expositions temporaires ne soient pas trop barrées… Pour arriver à la Cité Internationale, il faut emprunter les grandes allées menant à la magnifique et immense roseraie, un véritable havre de paix, même en plein été. 16 000 rosiers, déjà tout dénudés en octobre, évidemment, mais qui valent mille détours dans les petites allées bucoliques en période de floraison. Je trouve cet endroit incroyablement apaisant, tout plein de belles senteurs qui chatouillent les narines. Le nom des variétés de roses est toujours si poétique…
A l’automne, si les roses ne sont plus là pour donner de la couleur au parc, les feuilles mortes sont elles, bien présentes. Roses, jaunes, rouges, marrons… quel camaïeu !
Après avoir serpenté un bon moment dans la roseraie, mon chemin continue autour du lac, en longeant le Vélodrome. Si le cœur vous en dit et que le souterrain n’est pas inondé, vous pouvez même faire un tour sur l’île du Souvenir, vide en pleine semaine, et qui permet d’avoir une superbe vue sur la ville et sur le lac. Cette fois-ci, je préfère m’en tenir au parcours habituel, entre les arbres, pour absorber la lumière rase du mois d’octobre.
Je longe le petit train, qui ne siffle pas en semaine, et j’évite le Vélodrome comme il se doit. Pas à pas, on arrive au Zoo, à l’enclos des girafes. Je ne sais toujours pas ce que je pense des zoos, mais je m’arrête toujours pour observer les animaux du Parc de la Tête d’Or (d’autant plus qu’il est gratuit), en essayant de repérer les petits nouveaux. Si les enclos traditionnels sont toujours à crever le cœur, la plaine africaine, est, ma foi, plutôt réussie. Comme à l’accoutumée, les lémuriens s’en mettent plein la tête en poussant des hurlements qui s’entendent à des kilomètres à la ronde. Les girafes et buffles, imperturbables, ne semblent même plus rien entendre.
C’est souvent munie d’une bonne gaufre moelleuse provenant de la gaufrerie du Parc de la Tête d’Or (la meilleure de Lyon, si, vraiment !) que je repose mes jambes quelques minutes… Mais pas trop longtemps, car il nous reste encore quelques kilomètres à parcourir.
Le jardin botanique est probablement mon endroit préféré du Parc, si si, encore plus que la Roseraie. Déjà, même le week-end, il est désert (sa position un peu excentrée doit faire que les curieux sont peu à s’aventurer). Jardin botanique, jardin alpin, bambouseraie… Il faut une bonne heure pour lire tous les petits écriteaux ou observer les écureuils roux, toujours nombreux à y enfouir leurs provisions pour l’hiver.
Une visite du jardin botanique n’est jamais complète sans un passage par les nombreuses serres. J’ai un petit faible pour la serre chaude, qui me rappelle un tout petit peu les belles plantes que l’on peut voir dans l’Arizona…
Mais c’est résolument la Grande Serre qui est la plus impressionnante. Lorsqu’il fait frais dehors, c’est encore plus agréable de se laisser submerger par cette chaleur humide et épaisse… Cela réchauffe le bout du nez et des orteils !
La balade se termine par les grandes allées, où l’on longe le parc aux daims et la prairie, pour regagner notre point de départ. Impossible de ne pas jeter un œil sur les magnifiques manoirs longeant le parc, lieu de vie des privilégiés parmi les plus privilégiés, qui n’ont qu’à lever la tête de leur salon pour se plonger dans les superbes panoramas que peuvent offrir le Parc de la Tête d’Or. Cette longue balade avec moi se termine, et j’espère qu’elle vous aura plu au point de venir au plus vite à Lyon pour partager ce moment de calme et de poésie. De mon côté, je n’attends qu’une chose : m’y promener en décembre, à la nuit tombée, et apercevoir une nouvelle fois une petite écrevisse profiter des sentiers longeant le lac ! C’est la magie du Parc de la Tête d’Or !
6 Comments
Zhu
18 novembre 2016 at 23:37J’ai un vague souvenir d’y être allée (ça doit dater de 1996, mes séjours à Lyon…). Les photos sont magnifiques! Ça a l’air d’être un endroit très sympa, avec un peu de tout. Ça valait la peine de prendre du temps pour toi, en plus, nous on en profite aussi grâce à ton rapport :-)
isa
21 novembre 2016 at 10:38Oh, ça fait tout juste 20 ans… Je dois t’avouer que certaines choses ont changé ! :D
Merci pour ton gentil commentaire
Pauline
21 novembre 2016 at 10:35Eh bien oui, tu m’as donné envie de venir à Lyon pour voir tout ça avec mes propres yeux ! Merci pour cette belle balade Isabelle, idéal pour commencer la semaine en douceur
Belle journée à toi
isa
21 novembre 2016 at 10:37C’est le plus beau compliment, alors !
Si jamais l’envie de venir te prend, n’hésite pas à me le dire 
Itinera Magica
7 janvier 2017 at 01:53Tes photos me rappellent pourquoi j’aime tant Lyon et ce parc ! le parc de la tête d’or, c’est toute mon enfance, les dimanches à faire des courses de vélos avec mes cousins, admirer les éléphants, se rouler dans l’herbe… J’adore ce lieu. Je découvre avec beaucoup de plaisir ton beau blog !
isa
7 janvier 2017 at 18:14Année après année, on en découvre toujours des recoins ! Merci !