Chouchous Montréal PVT Canada 2020

12 mois de PVT au Canada – entre Montréal et les Maritimes

8 décembre 2020

J’ai pas vraiment le courage d’écrire un bilan de ce PVT au Canada, car ça voudrait aussi dire être un peu amère sur les choses que je suis en train de manquer actuellement (oui, je devrais être dans notre van aménagé et actuellement quelque part dans les Appalaches), mais j’avais envie de regarder dans les yeux cette année qui a passé, en ne choisissant qu’une photo par mois. Ce ne sont certainement pas les plus belles photos, mais ce sont celles des moments qui ont le plus comptés.

Novembre 2019

Novembre, c’est l’arrivée à Montréal, avec une valise chacun et un petit sac à dos ! C’est aussi les retrouvailles avec ma cousine et son amoureux qui y résident et que je n’ai pas vus depuis un an. La neige tombe vite, précocément, seulement quelques jours après notre arrivée, et nous découvrons le quartier de Saint-Henri sous 40 cm de neige : une tempête canadienne, c’est une première pour mon conjoint, qui est vraiment émerveillé. Moi aussi, je le suis, d’ailleurs, et ces trois premières semaines de catsitting puis de coloc’ passent à une vitesse folle. On marche beaucoup, je fais (re) découvrir « ma » ville à monsieur et je m’amuse de voir ce qui l’étonne : le prix délirant des fruits et légumes, à quel point Montréal peut changer de visage après une tempête, combien elle peut être stressante, aussi, finalement. Novembre est magique, nous partons visiter Québec sur un coup de tête (et ça reste, à date, l’un de nos meilleurs week-end au Canada, fait d’insouciance, de bières locales et de fou-rires), et d’un autre week-end en Estrie, une région qui m’est toujours aussi chère. Mais novembre est aussi un mois compliqué. Les galères de logement commencent, déjà, parce que c’est difficile d’en trouver un, et ensuite parce que nous tombons dans une histoire improbable, menacés par la priopriétaire, nous déposons une plainte à la Régie du Logement et nous décidons d’encore chercher autre chose plutôt que de subir tout ça. Deux mois pour trouver un appartement à un prix correct (bien que trop élevé), c’est la réalité, à Montréal, aujourd’hui. Ce n’était pas non plus le bon moment pour se lancer dans une recherche d’emploi pour mon conjoint, même s’il finit par décrocher quelque chose au 1er janvier. C’est marrant, car la veille du résultat de son entretien, nous nous étions dit que si ça ne fonctionnait pas, nous partirions pour Halifax, Québec, Sherbrooke ou Charlottetown. Aujourd’hui, ça nous fait sourire, mais autant vous dire qu’on a amèrement regretté ce concours de circonstances ! Notre PVT aurait été bien différent.

Photographie du Lac Brôme, en Estrie, au cours d’une journée glacée et parfaite.

Décembre 2019

Encore entre deux appartements, nous en profitons de ne pas avoir de toit fixe pour partir 4 jours à Burlington, dans le Vermont. Je n’y étais jamais allée en hiver, et le jour de l’An était une occasion parfaite puisqu’il y avait un festival génial. Nous avons passé une soirée de rêve, entre feux d’artifices, bouffe latina, cours de danse, expositions artistiques, parade de chiens (!). Chaque fois que je retourne dans cette ville, j’ai l’impression que mon petit coeur va exploser tant je sais depuis plus de dix ans que j’étais destinée à y vivre. Ça nous fait marrer, de retourner aux États-Unis, on avait oublié les petits détails de la vie de ce côté-ci de la frontière (notamment se faire « ID-ed » pour boire une bière !). Ce qui nous fait moins marrer, c’est de voir le portrait de Trump au poste-frontière et le délire de ce point de passage qui, il y a quelques années, était une toute petite guérite avec une barrière en bois. Aujourd’hui, il y a un sas et 15 caméras. Nous sommes blancs, nous avons pu passer facilement. C’était loin d’être le cas du mec qui passait en même temps que nous, racisé, parlant mal anglais et ce malgré sa Green Card. Ce sera la première et la dernière fois que je retourne aux États-Unis sous Trump.

Photographie de Church Street à Burlington, le 31 décembre.

Janvier 2020

L’hiver est étrange, à Montréal, après une dernière tempête de neige le 31 décembre, la température se réchauffe et il pleut beaucoup. C’est pas du tout ce qui était prévu ! On se couche tôt, on sort peu mais on se promène quand même. On mange des pupusas dans notre nouvel appartement qu’on adore, dans le quartier où j’ai laissé mon coeur ! Mon conjoint commence son nouveau boulot et je continue le mien : on aime bien notre nouveau train-train. Au point où on commence à songer à rester ici un an de plus, le temps que je puisse avoir une nouvelle expérience professionnelle, et lui réfléchir à la suite de sa carrière. Hélas, premier coup dur, après avoir envisagé la même chose, ma cousine décide finalement de rentrer en France. Lassitude des codes sociaux québécois, difficulté à trouver un nouvel emploi… Les raisons sont nombreuses et je les comprends très bien. C’est pas tout rose, de vivre à Montréal. On ne fait pas grand chose, si ce n’est une super journée d’anniversaire à Rawdon et un week-end en Estrie, le temps de se refaire une santé financière. Oui oui, on sait maintenant qu’on aurait peut-être dû profiter un peu plus de janvier, n’est-ce pas !

Photographie de notre ruelle de la Petite-Patrie sous une douce lumière hivernale.

Février 2020

Je retourne brièvement en France pour me faire opérer, mon bilan carbone suite à ça me tue toujours aujourd’hui mais je n’avais vraiment pas le choix. Je quitte Montréal après sa première vraie tempête de neige : c’est magique. Nous nous baladons au jardin botanique un dimanche matin, dans la neige fraîche. On a du mal à circuler dans la rue, et dans les ruelles, ce n’est même pas la peine d’y penser ! Il fait si froid et il y a ce ciel bleu que j’aime tant… J’aimerais vraiment rester un hiver de plus ici, ça se dessine vraiment dans notre esprit. On entame les démarches d’immigration pour pouvoir demander un permis de travail à l’issue de notre PVT, en décembre. C’est peut-être un peu tôt, mais c’est le temps qu’il faut ! 7 jours après mon retour à Montréal, on commence à parler du Covid-19 jour et nuit. Ça sent pas bon. Je regarde ce qui se passe en Italie, puis en France, et je sais qu’on n’a que quelques semaines de décalage, nous, au Canada. Mais je sais aussi qu’on va être confinés.

Mars 2020

Je fais des courses et je vais retirer mon ukulele réservé à la bibliothèque municipale la veille du confinement montréalais. Mars. Il fait toujours froid, mais il n’y a plus beaucoup de neige. On a peur pour nos emplois, on a peur tout court. À partir de mi-mars, on ne sort plus qu’une fois par semaine pour se dégourdir les jambes, on ne connait rien du Covid et on a peur de tomber malades si loin de chez nous. On a aussi peur pour nos proches en France, et peur de ne pas pouvoir être avec eux si quelque chose de grave se passe. Il n’y a presque plus d’avions, et le Canada ferme ses frontières. On renonce à l’achat du beau van qu’on avait repéré et sur lequel on avait posé une option. Paradoxalement, je garde un bon souvenir de nos promenades nocturnes dans Rosemont, en marche rapide voire en petit trot, à slalomer pour éviter les passants… On joue à Animal Crossing, on lit beaucoup, on se replonge dans Crazy Ex Girlfriend, on voyage à l’Île-du-Prince-Édouard avec Anne with an E, on fait des visio-apéros avec nos proches, on fait du visio-pilates… On s’entend bien et on aime toujours autant notre appartement. C’est anxiogène mais pas si difficile à vivre, tout ça, pour deux introvertis. On a encore l’espoir que ce merdier ne dure finalement pas si longtemps que ça.

Photographie d’un petit détail de notre appartement, car je ne crois pas en être vraiment sortie, en mars.

Avril 2020

Bon… On se rend compte qu’on est pognés dans notre appartement pour encore quelques temps. Jusqu’en mai ? Jusqu’en juin ? Bon, il fait toujours froid, de toute façon, et il neige encore. Je perds mon emploi et je passe à la PCU. Mon conjoint risque de passer à temps partiel. On doit chercher un appartement pour le 1er juillet si on veut rester vivre à Montréal. On ne trouve rien dans nos prix, et puis, j’ai plus de boulot… Est-ce qu’on pourra vraiment le payer, ce loyer, avec un demi-salaire pour deux ? On consulte une avocate en immigration, et à ce moment-là, on est encore déterminés. Et puis le Covid, ça va forcément finir par passer avant l’été.

Photographie de bourgeons timides depuis notre balcon qui a été littéralement salutaire.

Mai 2020

On ne trouve toujours pas de logement. Je passe mes journées sur les groupes Facebook d’apparts : même quand je suis dans les premières à répondre, je n’arrive pas forcément à décrocher des visites. Les prix ne descendent pas et de nombreux AirBnb (vacants, faute de touristes) arrivent sur le marché locatif classique… au prix AirBnb. On ne sait plus trop quoi faire : s’excentrer ? Quitter Montréal et négocier le télétravail permanent pour mon conjoint ? On sort un peu plus de notre appartement, la ville commence à verdir, ça fait du bien. Il neige le 12 mai, et il fait 39°C le 29 mai. On se promène plus loin dans Rosemont, vers Hochelaga. Je me sens bien à nouveau, même si financièrement, on sait que ça va être incertain et compliqué. J’appelle Juliette et je ne fais pas un super boulot pour essayer de nous rassurer sur la suite des événements… Notre projet de rester est mis à mal, et dans le même temps, la recherche d’appartement (quasi continue depuis notre arrivée en novembre) me met un coup psychologiquement. Je me rends bien compte que je ne retrouverai pas mon travail de sitôt, et je lance une recherche d’emploi : il n’y a rien, tout est fermé, tout est en suspens. Toujours cette même question : et si on trouve un appartement, comment va t-on le payer ? Est-ce qu’il y aura plus d’emplois cet automne ? Je crois que c’est à ce moment-là qu’on décide de rentrer.

Photographie de notre bel érable : on y est presque !

Juin 2020

Juin, déjà. Je ne sais pas où est passé ce premier semestre. On est étonnés de la vitesse à laquelle notre première partie de PVT est passée. On aime toujours notre quartier, on profite de la chaleur, on recommence à croiser des amis, ça fait un bien fou ! On hésite toujours. On aimerait rester… On aimerait vraiment rester, mais toutes les circonstances sont contre nous. On se rend compte, aussi, que si nous restons ici, nous ne reverrons peut-être pas nos proches pendant encore un an. Notre bail se termine, mon conjoint démissionne : on décide de partir à la fin du mois de juillet. Je décroche deux semaines de gardiennage d’enfants, on galère comme pas possible pour trouver une auto et jusqu’au dernier moment, on ne sait pas si on va partir et ce qu’on va faire ! Encore une fois, non, y’a pas grand chose de simple, au Québec.

Photographie de notre belle ruelle : on part pas bien loin, mais on profite des beaux jours.

Juillet 2020

On a déjà la tête ailleurs. On mange des crèmes glacées avec nos amies du quartier, on serre à nouveau dans les bras les enfants qui nous ont tant manqué, on respire un peu. Il fait chaud, il fait moite, et c’est trop bien. Cette année, il n’y aura pas de festivals, pas de barbecue dans les parcs, pas de balades nocturnes au Jardin Botanique. Montréal est une ville morte et désertée, c’est si triste. Ça me fend le coeur que mon conjoint n’aie pas pu vivre un été montréalais, ce qui est habituellement une expérience exaltante. Tant pis, on vivra autre chose. De nombreuses frontières provinciales sont fermées : est-ce qu’on va pouvoir quitter le Québec ? On décide de partir plusieurs mois en road trip, pour faire du Workaway et profiter d’un semblant du « V » du PVT, même si c’est pas du tout ce qu’on avait prévu.

Photographie de notre coin de rue sur le chemin de mon gardiennage, il fait chaud : c’est le bonheur.

Août 2020

1er août. On avait réussi à prolonger notre bail d’un mois. C’est une sous-location, et les locataires (américains) ne peuvent finalement pas rentrer à Montréal. Ils doivent se débrouiller pour rendre leur appartement. On a cherché un appartement pendant 4 mois, et voilà que lorsque nous avons décidé de partir et de démissionner, le nôtre se libère. Douce ironie… On essaye de ne pas trop y penser.
La Nouvelle-Écosse nous attend : c’est la seule province qui nous accueille « facilement », venant du Québec, à condition que nous nous confinions strictement pendant 14 jours. Ça tombe bien, on a trouvé une ferme qui veut bien nous accueillir pendant tout ce temps ! On se trouve extrêmement chanceux ! Nous passons la première semaine d’août au Québec, d’abord en Estrie, puis dans le Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. Il y a une tempête tropicale donc la météo n’est pas au beau fixe, nous campons sous la pluie pendant une semaine mais c’est pas grave : on est sur la route ! C’est si bon de quitter Montréal après 7 mois sans bouger, c’est un sentiment grisant et incroyable. On va camper dans la nature, putain !
Après deux semaines de confinement, c’est un sentiment de liberté totale en Nouvelle-Écosse, une renaissance. Le Cap Breton, la baie de Fundy, Halifax… beaucoup de belles découvertes. La météo est toujours très moyenne, l’automne semble vouloir arriver très tôt. On se rend bien compte qu’on ne pourra pas voyager autant que prévu, jusqu’en décembre ! Pas grave, on pense au moment présent.

Photographie de notre première journée de liberté post-confinement, en Nouvelle-Écosse, et la visite pluvieuse du village historique de Sherbrooke : une merveille.

Septembre 2020

Il gèle la nuit, il fait très froid en camping. Nous passons 10 jours absolument incroyables dans un volontariat dans la vallée d’Annapolis. On apprend tellement et on rencontre des gens formidables. On a l’impression que le Covid n’existe plus, et de fait, en Nouvelle-Écosse, c’est presque le cas ! On quitte la province pour l’Île-du-Prince-Édouard : on aura pas le temps d’aller jusqu’à Terre-Neuve et aux Îles-de-la-Madeleine. C’est pas grave. Cette semaine à l’IPE est magique, un vrai coup de coeur. On a enfin de belles journées ensoleillées, même s’il fait frais : j’ai la sensation d’être vraiment en vacances pour la première fois depuis un an. On déchante un peu sur notre capacité à trouver des volontariats pour octobre et novembre : tout est déjà réservé depuis un bail ! On retourne doucement vers le Québec, car on a vraiment envie d’y passer la saison des couleurs. On finit par trouver un mois de volontariat en octobre, dans le Charlevoix… Et pour la suite, on verra. On remonte doucement par la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay : c’est beau, tout ça !

Photographie d’une première journée parfaite à l’IPE, dans le parc national, entre dunes et océan.

Octobre 2020

Les couleurs sont extrêmement précoces, mais tout est sublime. On quitte notre volontariat au bout d’1h30 (promis, j’y reviendrai !), le Québec commence à se reconfiner et on est face à une décision : est-ce qu’on force le destin pour chercher un volontariat de dernière minute en Estrie, ou est-ce qu’on rentre en France ? On a peur que les liaisons aériennes se réduisent à nouveau (les vols directs pour Lyon n’ayant jamais vraiment repris) et on a peur de se retrouver coincés en quarantaine, encore une fois… Et cette fois, chez quelqu’un, même pas chez nous. On ne réfléchit pas longtemps avant de mettre fin à notre road trip, après un dernier détour dans le sud de l’Estrie pour une dernière poutine de Dunham, une dernière balade à Knowlton, puis on rentre à Montréal. On a achevé notre PVT par le même circuit d’où il a débuté, finalement. La ville est déjà en confinement. On profite de cette dernière belle semaine autant que possible, on se promène beaucoup… Rentrer à Montréal, c’est bizarrement comme rentrer chez nous. On a vraiment l’impression d’être de retour après un long voyage, tout en sachant que ce n’est plus le cas… Chez nous, c’est maintenant en France, et on a hâte d’enfin voir nos proches… Ce qu’on ne fera pas, et qu’on n’a toujours pas vraiment fait à ce jour puisque la France a emboité le pas au Québec…

Photographie de notre dernière étape avant le retour à Montréal, l’Estrie sur la fin des couleurs, à seulement 10 km de la frontière vermontoise…

Novembre 2020

Un tour du cadran, un an, on est partis, on est rentrés. Je n’ai rien tiré de particulier de cette expérience, d’un point de vue profond, je veux dire : j’ai appris tout ce que je devais apprendre sur moi-même en voyage il y a plusieurs années, déjà. Montréal m’a donné tout ce qu’elle avait à me donner il y a dix ans, mais ça, je le savais déjà ! N’empêche, quelle année folle. Ça n’a pas été parfait, mais je suis reconnaissante d’avoir passé du temps avec des gens que j’aime énormément, d’en avoir découvert d’autres, et d’avoir passé quelques magnifiques instants de grâce, de partage, d’amour et de rires. Il était pas si mal, ce PVT, finalement, non ?

Photographie de notre nouvelle montagne, celle du Bugey, en France. L’année prochaine va certainement nous offrir d’autres aventures !

4 Comments

  • Reply
    Mitchka
    8 décembre 2020 at 16:03

    je crois que tu as une chance incroyable, c’est que tu es capable de voir, de sentir, les petits bonheurs même dans une année aussi cataclysmique … donc tu n’as pas perdu ton année, clairement …

    • Reply
      isa
      10 décembre 2020 at 11:53

      Je ne l’avais jamais envisagé de ce point de vue, mais tu as raison ! Après tout, il n’y a pas le choix, aussi, pour avancer :)

  • Reply
    Juliette Giaanesini
    10 décembre 2020 at 00:46

    J’avais gardé ton article pour le lire pendant un moment calme, parce que quand j’ai vu le titre, j’ai explosé de rire en fait : une année, 15 000 ambiances :lol:

    Tu t’en ai bien tirée avec le format, même si je retenais mon souffle dès janvier sachant ce qui allait venir. En fait, je rigole, mais c’est une rétrospective assez… glaçante, à la lumière de l’année. Oui, j’ai placé « glaçante », je gèle ce soir :lol:

    Je ne sais même pas quoi dire à part le banal « quelle année! ». De mon côté, je garde un super souvenirs de nos appels, le truc improbable né du confinement étant donné que je hais le téléphone et que dans la vraie vie, on n’a rarement le temps de s’appeler.

    • Reply
      isa
      10 décembre 2020 at 11:53

      Ahaha, c’est un peu ça ! J’en garde aussi un super souvenir, et après tout, je pense qu’on devrait continuer ! ;)

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