PVT Canada 2020 Road trip Québec & Maritimes

Sur les routes canadiennes #7 : Quitter l’Isle Madame pour Halifax et Lunenburg

14 septembre 2021

Derniers paysages embrumés du Cap Breton

L’avantage d’un voyage en plein covid, en plus de la visite de sites extrêmement touristiques pourtant déserts, c’est définitivement toutes ces routes où l’on se sent seuls au monde.

Le camping est fini pour un moment, une tempête arrive sur la Nouvelle-Écosse : on aura pas vraiment eu de répit sur les conditions météo de ce début de road trip ! Nous quittons la forteresse de Louisbourg pour passer la nuit sur l’Isle Madame, encore une enclave acadienne du Cap Breton. Sur le chemin, le brouillard et épais mais il se disperse parfois pour nous permettre d’apercevoir l’immense Lac Bras d’Or. Majestueux ! Après une nuit dans le merveilleux Inn The Groundswell qui fait aussi office de pub du village (décidemment, cette ambiance écossaise ne nous quitte pas, dans ce petit bout de monde !), situé au bord d’un lac, où on peut même louer des canots (hors période de tempête, évidemment), nous quittons une bonne fois pour toutes le Cap Breton.

Halifax, capitale de la province et terre d’accueil

Halifax nous attend. La ville n’est pas le coup de coeur que j’espérais qu’elle soit, elle me semble grise, venteuse et rude, mais j’arrive à bien imaginer la belle ambiance qu’il peut y avoir en période normale. Le musée canadien de l’immigration du Quai 21 est une belle visite, instructive et émouvante, si tant est que l’on s’intéresse (comme nous) au thème. Le port d’Halifax était le premier port d’entrée des immigrants posant le pied au Canada. Comme à Ellis Island, son homologue New-yorkais, le Quai 21 était aussi un centre de rétention et de confinement pour les immigrants avant leur admission ou leur expulsion. Le Quai 21 a évidemment perdu peu à peu son rôle central dans les fluxs migratoires à l’avènement du transport aérien, avant d’être fermé puis converti en musée. L’histoire globale de l’immigration est racontée à travers l’intime, via des témoignages vocaux ou écrits d’immigrants de 1920 à nos jours. J’ai également aimé la réflexion autour de l’identité canadienne, des identités canadiennes, même si j’aurais aimé qu’elle soit encore plus poussée ! Je me suis testée au questionnaire de citoyenneté canadienne, que j’ai réussi haut-la-main… Ah, que j’aurais fait une bonne citoyenne canadienne ! ;) Nous avons encore eu le privilège de visiter un musée désert qui nous a permis de monopoliser le guide, immigrant lui-même, qui a adoré partager avec nous son parcours de vie comme ses réflexions sociologiques à ce sujet.

L’un des points forts d’Halifax, c’est peut-être pas son architecture, mais c’est clairement ses habitants, tout comme partout en Nouvelle-Ecosse. Nous avons fini notre journée dans un restaurant, après sa fermeture, en compagnie d’une poète Américaine rencontrée à Montréal, de son conjoint, de sa famille Canado-iranienne et d’un serveur Québécois expatrié dans les Maritimes. Et tout ce petit monde était francophone ! Nous avons pu avoir de belles discussions (à peine alcoolisées…) sur le sens de la francophonie, la façon de la vivre dans le monde entier, les expériences de migrations, nos cultures respectives… C’était décidemment une journée thématique.

Hauts-lieux du tourisme néo-écossais : Peggys Cove et Lunenburg


Trois jours en ville, c’est cependant suffisant, et l’appel de la route continue à nous titiller. Direction les grands classiques néo-écossais : Peggys Cove et Lunenburg ! Là, les touristes sont déjà si nombreux que je n’ose pas imaginer à quel point la circulation doit être difficile pendant une année normale. Les alentours de Peggys Cove sont magnifiques : pierres lisses parsemées de buissons bas en fleurs – ça me rappelle les Côtes d’Armor. Le petit village de pêcheurs est charmant, mais une fois les photos classiques prises, il n’y a pas de quoi s’éterniser dans sa rue principale.

On met le cap sur Lunenburg, un des joyaux de la province, où l’on se pose en terrasse pour savourer un bon fish n’chips devant l’océan. Le village est lui aussi mignon et dynamique, avec de superbes bâtisses colorées et croches, le long des rues pentues. J’ai beaucoup aimé les petites oeuvres d’art en fer forgées parsemées dans tout le village. Il faut définitivement faire le détour pour s’y promener ! Encore une fois, pas de coup de coeur non plus, juste un moment agréable et ensoleillé (mais s’il n’y avait que des coups de coeur, cela ne voudrait plus rien dire… ;-) )

En cette fin de journée, on est tout simplement super impatients de rejoindre notre prochaine étape, un volontariat dans la vallée d’Annapolis, au nord de la province, bordant la fameuse baie de Fundy. On ne sait vraiment pas à quoi s’attendre, ni en terme de paysages, ni en terme d’accueil après notre premier volontariat mitigé. On sait juste que l’on sera « hors réseau » pendant au moins dix jours, sur une propriété isolée… Aucune appréhension en perspective, on est tranquilles comme des concombres, et ça fait presque bizarre de ne pas avoir d’anxiété après ce premier semestre 2020 pour le moins difficile.

Une chanson, une couleur, une odeur – côte néo-écossaise

Une chanson pour un état d’esprit :

Je ne comprends pas tout à fait les choix musicaux de Miley Cyrus, qui est pour moi l’une des chanteuses les plus talentueuses de sa génération. Mais la plupart du temps, elle interprète des compositions merdiques, il faut dire les choses telles qu’elles sont. J’ai cependant une grande tendresse pour cette chanson de rupture que je trouve envoûtante et très personnelle. Elle m’a prise par surprise à un moment où j’en ai eu besoin – et j’aime l’écouter près de l’océan.

Think I’m gonna miss these harbor lights
But it’s time to let it go
Back to the ocean,
I’ll go back to the city lights

Une couleur :

Le bleu de l’océan, plus intense sous ce beau soleil que sous le brouillard, où il n’a que des nuances de noir et de gris.

Une odeur :

Celle du café – quel bonheur de sentir une bonne odeur de café (relativement correct, on reste en Amérique du Nord, même s’il y a du café de qualité aujourd’hui, dans les petits villages, c’est souvent au dépanneur ou à la station service qu’on le trouve !).

2 Comments

  • Reply
    Zhu
    16 septembre 2021 at 07:03

    Je rêve de phares et d’air marin! C’est vraiment le coin du Canada qui m’attire pour le tourisme. Pis les gens, comme tu le dis… ceux transplantés à Ottawa (y’en a!) ont un regard sur la francophonie qui me parle beaucoup plus que celui de bien des Québécois.

    • Reply
      Isa
      16 septembre 2021 at 16:44

      Toi que les grands espaces emmerde, clairement, ici y a plein de petits villages mignons, plein de gens ultra chaleureux de partout… Ca te plairait !!

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