États d'âme Plongée dans un livre

Bye 2021 et ne reviens jamais ! Bilan vie, lectures & musique

22 décembre 2021

Lorsque j’écrivais mon bilan 2020, j’étais sûre que ça avait pas été une année terrible mais que 2021 ne pouvait augurer que du mieux…

… force est de constater que je pense que 2021 était pire, et que 2022 sera encore pire. Voilà pour le petit côte optimiste avant de commencer à entrer dans le vif du sujet. En 2020, finalement, j’ai eu l’immense chance de vivre la pandémie à l’étranger, dans un pays où tout était plus cohérent. Je n’avais plus de boulot, mais j’ai pu faire du volontariat et voyager.
En 2021, j’étais au chômage la majeure partie de l’année, accompagnée main dans la main par une dépression. Ma chienne a été diagnostiquée d’un cancer. Je n’ai pas beaucoup quitté mon village. Pourtant, même si ma situation n’était pas idéale, mon quotidien était loin d’être désagréable, et ma routine me convenait parfaitement. Je vivais dans le Bugey, je faisais mes balades quotidiennes avec ma chienne et à l’arrivée des beaux jours, j’ai beaucoup travaillé au jardin. J’avais pas du tout de revenus (ni de RSA), j’étais dépendante de mon conjoint, mais on était hebergés gratuitement. J’ai adoré vivre dans l’Ain, et même si j’ai fait une carence de vitamine D (ceci est une histoire vraie), j’aimerais beaucoup y retourner y vivre quelques années…

2021 bugiste en photos

L’hiver

L’un des rares jours où le brouillard se lève, je découvre ces magnifiques paysages givrés, avec ce ciel bleu intense. Mais finalement, jour après jour, je m’habitue au côté enveloppant et rassurant du brouillard. La neige est abondante cette année, c’est un bonheur ! Je ne suis quand même pas mécontente de passer à la saison suivante…

Le printemps

L’hiver s’achève peu à peu, le brouillard se lève un peu plus tôt chaque jour. Même s’il n’y a pas encore de bourgeons au bout des branches, c’est la renaissance, le retour des siestes au soleil dès que quelques rayons chauffent un peu plus que d’autres, et surtout la fin de la chasse, enfin…

L’été

Un été pas trop chaud exceptionnellement. Pas de canicule, pas d’assèchement des rivières ni du fleuve mais plutôt des inondations et du mildiou sur les plans de tomates. On ne va pas se plaindre, même si on passe presque toutes nos vacances aoûtiennes sous la pluie. Les feuilles des arbres tombent prématurément, se croyant déjà en automne… Le soir, il fait souvent trop froid pour veiller et regarder les étoiles filantes, même blottie sous un plaid. Heureusement, en journée, cela n’empêche pas certaine(s), à nouveau, de faire la sieste au soleil dès que possible !

L’automne

Il revient déjà. Un an, que nous vivons dans le Bugey. Les journées sont passées si vite qu’on a dû mal à le croire. Si on est honnêtes avec nous-mêmes : on aimerait bien rester ici mais… j’ai trouvé un boulot en métropole lyonnaise, il faut y retourner. Les 2h30 (au mieux !) de trajet par jour ne sont plus jouables, l’épuisement devient trop intense. Notre chienne va devenir citadine et nous allons devoir nous réhabituer à la pollution, quelle joie ! Ce n’est pas là où nous voulions poser nos valises mais on a pas le choix, il faut aller là où est le boulot. On a pas dit notre dernier mot, on sait que c’est une transition, et pour le moment, on profite des belles couleurs automnales <3

2021 en voyage

Oui, au singulier, un seul voyage. Nous sommes partis 10 jours en Provence en mai, en ayant loué un mini camping-car (mais déjà trop gros pour ne pas me faire paniquer sur les routes sinueuses de l’arrière-pays provençal). On a fait du camping sauvage près de cimetières ou d’anciennes voies de chemin de fer : c’était génial. J’ai moins aimé mes crises de panique au volant – on va définitivement s’orienter vers la location d’un petit van, tant pis pour le confort extrême (on avait une salle de bain et une cuisine, en plus d’un lit king size à partager à trois avec notre mémère <3)


À chaque fois qu’on prend des vacances, on se dit qu’on va aller ailleurs qu’en Provence, mais c’est toujours là où on atterrit. On n’en fait jamais le tour, et plus on la découvre, plus on veut la découvrir… Mon coeur n’a pas hésité, c’est toujours l’intimité, les lumières magiques et la douceur des Alpilles qui gagne sur la grandeur du Luberon. Nous y sommes également retournés en août puis en novembre, cette fois-ci uniquement pour passer du temps en famille (et profiter du chant des cigales estival, quand même).
J’ai aussi continué à écrire notre merveilleux road trip au Québec et dans les provinces maritimes. Je me rends compte que je n’ai toujours pas envie de tout publier, pour faire durer le plaisir et les souvenirs… L’autre moitié de ce récit m’attend pour 2022, et j’ai hâte de me replonger dans mes photos <3

2021 en bande-dessinées

J’ai lu 40 BD, cette année, m’étant donc encore éloignée de mon objectif annuel de 52 ! À ma décharge, je n’avais pas accès à de médiathèque avant le mois de septembre…

Les flops

Il faut dire qu’ici aussi il y a eu de nombreux flops, notamment La rose la plus rouge s’épanouit de Liv Stromquist, qui, contrairement à son habitude, porte un discours obscur et mal fichu, voire énervant. Idem pour Anaïs Nin : sur la mer de mensonges de Léonie Bischoff, qui, malgré un dessin su-bli-me, raconte toujours la même chose, Anaïs Nin par les hommes et non pour ce qu’elle est. On ne la connait pas plus, on ne la connait pas mieux, certainement pas en tant qu’artiste ni en tant que personne. Une BD sans substance.

Je n’ai eu qu’un gros coup de coeur, cette année, et c’est Spinning de Tillie Walden, dont j’avais déjà aimé Sur la route de West, l’année passée. Récit autobiographique, elle nous emmène sur le chemin de son enfance, entre sa passion dévorante pour le patinage artistique (qui devient, au fur et à mesure des années, un boulet), son mal-être d’adolescente et son coming-out. Vraiment un petit bijou !
Mentions honorables pour l’ultime tome de Miss Marvel de G. Willow Wilson (pour l’instant), Chroniques de jeunesse de Guy Delisle qui est sympa, Le projet Shiatsung de Brigitte Archambault et Saison des roses de Chloé Wary.

2021 en romans

Alors que j’écris cet article, il me reste tout de même 10 jours avant de boucler mon année littéraire, donc une semaine de vacances (là où je lis un ou deux livres par jour, donc). Peut-être que je vais tomber sur un bijou ou… peut-être pas.
Cette année a été vraiment très mitigée, j’ai eu du mal à trouver des lectures m’ayant passionnée, surtout du côté des romans. Je n’en ai lu que 17. J’ai même abandonné 6 bouquins en cours de route, ce qui n’est pas inhabituel (j’ai réalisé il y a quelques années que je n’ai pas de temps à perdre, et beaucoup de livres à lire), mais qui est un chiffre particulièrement élevé.

Les flops

Dans les grands « hits » abandonnés : Betty de Tiffany McDaniel, que j’ai trouvé illisible dans le fond comme dans la forme (alors que sur le papier, le bouquin cochait toutes les cases pour capter mon intérêt). Le fiasco du Labrador est le premier Margaret Atwood que je n’arrive pas à finir (il n’est pourtant pas bien épais !), un ennui si intense a eu raison de mon courage. J’étais sûre d’adorer Neverwhere de Neil Gaiman, que j’ai fini, mais détesté. Je lis très peu d’hommes depuis des années, et je ne peux pas m’empêcher d’être déçue lorsque c’est le cas : les sorties de route fétichisantes sur la perso noire, les remarques graveleuses sur une jeune adolescente… C’est bon, les légendes ont fait leur temps, on peut s’en servir pour allumer le feu, maintenant.
De même, le gros nanard de 2021 (mais à un point ! à un point que j’ arrive même pas être assez juste le concernant !) c’est Le pouvoir de Naomi Alderman. Encore une fois, sur le papier, ça ne pouvait qu’être bien : une distopie matriarcale, où les femmes se vengent des sévices qui leur ont été fait au cours des millénaires… Mais quelle blague ! C’est tellement mal écrit qu’on dirait une fanfic mal ficelée sur fond de morale douteuse (niveau réflexion féministe, je pense qu’une jeune CM1 va déjà bien plus loin que ça !). Je vous conseille de le lire seulement si vous êtes maso.

Les tops

Cette année, je n’ai pas eu de coup de coeur absolu, de ces lectures qui transcendent et marquent pendant des années… J’ai tout de même passé d’excellents moments, encore une fois en compagnie d’autrices québécoises et canadiennes ! J’ai adoré Manikanetish de Naomi Fontaine, toujours aussi juste dans ses mots. J’ai été très mitigée par Shuni, son dernier roman en date, en revanche. J’ai aussi passé un excellent moment avec Faire les sucres de Fanny Britt alors que sa publication précédente, Les maisons, était juste chelou et creuse.

J’ai aussi beaucoup aimé L’année de grâce de Kim Liggett, même si on ne peut pas échapper à la satanée romance classique du genre Young adult. Force est de constater que c’est vraiment le livre parfait pour une ado un peu vénère et portée sur les distopies féministes ! Le Bal des Folles de Victoria Mas est un super premier roman, avec des maladresses de style que je pardonne volontiers, tant j’en ai tourné les pages rapidement. On pénètre dans les heures sombres de la Salpêtrière du 19e siècle où les femmes sont enfermées souvent parce qu’elles ont eu la mauvaise idée d’être femmes.

2021 en essais

Les flops

J’ai lu 15 essais ou récits de non-fiction. De ce côté-là, c’était un peu plus satisfaisant que du côté des romans ! Je dois quand même citer le nanard 2021, pour commencer, et j’ai nommé Réinventer l’amour : Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles de Mona Chollet. Je ne suis pas une grande admiratrice ni du personnage ni de l’oeuvre, que j’ai découverte à travers le fameux Sorcières (que je trouve divertissant mais raté), mais dont j’apprécie énormément Chez soi. J’étais très dubitative lorsque le livre a été annoncé, puis j’ai été emportée par la curiosité. Les militantes lui ont beaucoup reproché de « lisser » à la sauce hétéro les théories des chercheuses lesbiennes (Mona Chollet ne se définissant elle-même surtout pas militante, car elle juge avoir une meilleure perception des choses en étant « hors milieu » -> lisez cet article si vous voulez avoir des remontées acides). Je ne demande pas à Mona Chollet d’être radicale, mais d’ouvrir les yeux sur le problème d’un tel discours. Bref, je vais pas écrire un essai sur ce bouquin, mais c’était tout simplement mauvais, inutile et j’ai levé si souvent les yeux au ciel que j’en ai eu une migraine.
Du côté des flops, je case définitivement Lâchez-nous l’utérus de Fiona Schimdt. Malgré quelques statistiques et démonstrations intéressantes, le livre est plat, peu engagé et certainement pas novateur, ni lorsqu’on est child free, ni lorsqu’on est maman. C’est tiède, tout ça.

Les tops

Comment je suis devenue anarchiste d’Isabelle Attard est un court essai, où l’ancienne élue raconte son parcours de vie et ses réalisations à travers le fil conducteur du travail horizontal. Divertissant et porteur d’espoir, j’ai beaucoup aimé !
Les Grandes oubliées – Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes de Titiou Lecoq que je n’ai pas quitté du début à la fin était passionnant et comme toujours avec cette autrice : fluide, facile à lire et documenté. C’est une belle porte d’entrée vers un sujet qui me taraude depuis des années et que j’ai hâte d’approfondir.
L’inconnu de la poste est le premier ouvrage que je lis de Florence Aubenas. Je ne connaissais que ses articles époustouflants, notamment Dans les Cévennes, sur la trace de la femme des bois. Je ne vous l’apprend pas, c’est une autrice extraordinaire, chacun de ses mots coule sous les yeux du lecteur. Son sens du récit et du suspens sont pour moi sans égal. Au délà de ça, elle est arrivée à écrire sur le Haut Bugey (une région qui me touche), à décrire sa misère humaine et ses beautés humaines sans jugement, sans misérabilisme, au plus juste de la vérité.
La famille, itinéraire d’un secret de Suzanne Privat raconte l’histoire absolument ahurissante d’une secte guidée par une foi timbrée, une grande famille, qui ne se reproduit qu’entre elle ou presque depuis 200 ans. Vivant « dans le monde » principalement à Paris, la Famille vit surtout « à l’intérieur », entre membres. On ne ferme pas ce livre avant de l’avoir fini !
J’ai enfin lu et passé un excellent moment avec Wild de Cheryl Strayed. Ayant pourtant beaucoup aimé le film de Jean-Marc Vallée, je ne sais pas pourquoi j’ai attendu si longtemps ! Certes, ce n’est pas magnifiquement écrit, mais on voyage en même temps que la protagoniste le long du PCT. J’ai particulièrement aimé le fait qu’elle n’édulcore rien.

2021 dans mes oreilles

Qu’est-ce que j’ai entendu de nouveau, cette année ? Rien. Ou presque rien. Je n’ai pas eu la force de faire des recherches… J’ai bien aimé le dernier EP d’Heartless Bastards et j’ai trouvé celui de Bell Orchestre sympa, sans plus. Une année pas très musicale, donc, dont je ne partage qu’un duo sympa :

et une petite bombe de Childish Gambino et Brittany Howard :

Allez, 2 300 mots c’est déjà trop long, alors je fais bref : je vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année entourés de vos proches (ou seuls parce que vous en pouvez plus, des gens). Accrochez vos ceintures pour 2022, mais buvez un petit peu de champagne ou de kombucha avant !

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2 Comments

  • Reply
    Audrey
    22 décembre 2021 at 22:18

    Je suis navrée d’apprendre le cancer de ta chienne, j’avais raté cette nouvelle. J’espère que 2022 te sera douce malgré la vie en région lyonnaise.

  • Reply
    Mathilde
    31 décembre 2021 at 20:46

    Hello Isa,
    Toujours super de lire tes récaps de l’année. J’ai ri de ta critique de « Power », je l’avais lu en anglais et je n’en ai pas un souvenir aussi violent.
    Tes photos du Bugey sont pleines de douceur.
    Je te souhaite un bon début d’année 2022, ou une bonne fin de 2021 ?

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